Traduction

Thursday, January 8, 2015

Méditer comme l'enfant qui joue

Trouver le silence intérieur. Il est présent en nous au cœur de notre être et pourtant nous n’en sommes pas conscients au quotidien. Le bruit constant de notre mental lui fait écran. Nous ignorons ce Trésor. Souvent nous le fuyons, intimidés ou effrayés par l’inconnu. 
Il suffit de s’asseoir tranquillement quelques instants pour se rendre compte du désordre intérieur bruyant produit par l’agitation mentale. Incessante, désordonnée, il semble impossible d’y échapper.

Dans le contact avec une œuvre d’art ou avec la nature, dans le partage sexuel, dans la prière, dans la proximité avec la mort ou avec une personne en fin de vie, nous accédons parfois à ce silence. La méditation elle aussi nous en facilite l’expérience. 
A condition de bien vouloir faire le voyage : s’asseoir tranquillement avec l’intention de rencontrer et sentir vibrer le silence intérieur.
La vision linéaire chronologique des événements peut nous compliquer l’expérience, voire la rendre impossible. Si je me donne le but d’atteindre l’état de silence, de m’en rapprocher, le contraire se produit ; à chaque instant il recule et m’échappe immanquablement tout comme l’horizon fuit devant le marcheur.
Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste fondateur du Village des Pruniers parle du bonheur en ces mots « il n’y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin » ; idem avec le silence ?
Je m’installe dans l’espace du silence intérieur, je sens ce silence, je suis silence. Ici et maintenant. Déjà là. Toujours là. A vivre et partager.
Je suis déjà silence et celui-ci m’appelle, m’invite à me souvenir ce que je suis.
Je n’ai donc pas à créer le silence, il ne s’agit pas de « faire silence en moi ».
Juste être ce que je suis déjà.

Qui suis-je ?
Tout dépend de ce sur quoi je me focalise.

Attentif/ve au mental, je suis bruit, agitation, désordre. Attentif/ve au silence, je suis silence.   

Je choisis librement. Non pas une fois pour toutes. Mais des dizaines, des centaines… de fois, pour inscrire ce choix profondément dans mon Esprit.

Réaffirmer ce choix en conscience, avec légèreté, humour, douceur et fermeté, au cours de mes activités quotidiennes et aussi lorsque je médite. Cela commence dans le mental. Réactualisé en conscience mille fois, dix mille fois, le choix intentionnel fait du mental un allié créatif... ça fait du bien !
La patience et la bienveillance, la rigueur et la détermination de mon choix vont déranger, déraciner une habitude si profondément ancrée : le bavardage mental générateur d’agitation non créative.

Se manifeste alors le silence qui est là, présent depuis toujours. Que cela dure en nous un quart de millième de seconde ou plus n’a aucune importance. 

Être présent/e quand cela se produit ; le rester même si rien ne se produit, car l’expérience vivante est tout sauf un sujet obéissant. Elle prend place au moment où nous l’attendons le moins. 
Poser un choix intentionnel, le réaffirmer, se rendre disponible à l’expérience quelle que soit sa forme, sans se raidir dans l’attente d’un résultat pré- formaté ; se libérer de toute idée préconçue de ce qu’est le silence, de ce qu’on ressent dans le silence. 

Découvrir comme l'enfant qui joue.

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