Traduction

Saturday, May 2, 2015

To be or not to be ?

Et qu’est-ce qui se passe dans les moments critiques ?  Du genre ?  Quand nous nous mettons en colère par exemple ;-)


Quand les évènements viennent comme un chien dans le jeu de quilles semer la pagaille, tout mettre en l’air dans les apparences d’un bonheur presque ou plus que parfait ?
Quand le défi intérieur est suffisamment important pour nous déstabiliser pendant … quelques heures… quelques jours… quelques semaines ?

Quand notre vie quotidienne semble s’empêtrer dans une confusion, une souffrance qui nous empêchent de percevoir et manifester en nous toute la beauté de la Vie, imperturbable elle et « qui continue » bien sûr !

Un tel défi nous indique certainement que des blessures anciennes, des mémoires, des habitudes comportementales ou réactionnelles figées et bien ancrées en nous sont réactivées et que nous les laissons nous blesser à nouveau : « nous sommes de mauvaise humeur », « nous nous laissons emporter », « nos paroles dépassent nos pensées », « nous ne sommes plus vraiment nous »...

L’idée - l'idéal ? - serait de pouvoir alors accueillir ces phénomènes pour ce qu’ils sont : des perches tendues par la Vie pour nous aider à grandir, des coups de pied au derrière pour nous empêcher de croire aux fables que nous nous racontons, d'être trop certains d’avoir accompli quelque progrès, de nous croire en chemin vers la réalisation. 
Sauf que... il n’y a pas de progrès à faire, pas de chemin à parcourir, que tout est déjà là en même temps ici et maintenant et dans tous les espaces-temps.

Alors qu’est-ce qu’on fait ? Quand la colère est si présente que nous devenons colère.
Devons-nous accorder du crédit aux pensées qui nous traversent dans ces moments-là ? Tout ce qui se raconte dans notre tête est-il vraiment vrai ? Pourquoi le serait-il plus que d’habitude ?


La tête est le siège de l’Ego, qui aime tant faire le show, comme nous pourrions le constater facilement à chaque instant si nous le souhaitions ; mais nous croyons à son cinéma dur comme fer et c’est ainsi que nous créons le monde dans lequel nous vivons chaque jour.

Pourtant avec un peu de recul nous pourrions voir à quel point malgré le sérieux qui nous caractérise, nous sommes comiques et - parfois tristement - à force de mettre tant d’énergie dans une parfaite illusion.


Sommes-nous encore Lumière, Paix, quelque part en dedans ? Mais où sont donc passées la Lumière et la Paix chéries ? On verra plus tard, là maintenant, nous sommes en colère et ça c’est la seule chose qui compte parce que ça, c’est réel ! Ah oui ? Lumière et paix ne sont-elles pas nos priorités ? En général oui, mais pas maintenant ! Ah bon ?



Même si nous ne les sentons plus, arrêtons-nous et faisons comme si !
Juste un instant, juste pour le jeu.
Et mettons-nous à l’écoute des réactions du corps ;
de ses résistances, crispations, ouvertures...

Quand l’habitude nous piège, dans les cris ou les larmes - adieu silence, adieu sourires ; dans le rejet - adieu ouverture et confiance ; dans le blâme ou le jugement - adieu bienveillance et pardon : 
que choisissons-nous ? 


La liberté ou l’esclavage ? Dans quel espace sommes-nous installés ? Dans la réalité de l’instant présent ici et maintenant, ou dans l’illusion d’un passé, créateur d’un futur tout aussi pénible à vivre ?
Pouvons-nous voir ce qui se passe en nous dans cet instant sans nous prendre au sérieux, donc sans nous justifier, nous juger, nous en vouloir, nous énerver encore un peu, rajouter une dose de pensées et réactions qui nous font souffrir ? 


Pouvons-nous prendre de la distance avec le jeu de l’acteur, pour venir nous asseoir tranquillement dans le siège du spectateur et apprécier la pièce à sa juste valeur ?


Pouvons-nous sentir que ce simple pas de recul enclenche en nous un mouvement énergétique libérateur d’ouverture : les mots arrêtés, l’oppression respiratoire s’estompe, la cage thoracique retrouve une dynamique plus saine, les tensions et crispations du corps se dénouent.
Un courant frais parcourt le corps et le régénère dans l’instant.

Pouvons-nous enfin demander l’aide de la Vie pour nous accorder à sa vibration créatrice ? 

Et sentir ces mêmes bienfaits s’amplifier dans l’instant même ?

L’impossibilité à vivre cela, serait-elle le simple résultat des choix dont nous nous privons dans le moment présent ? Plutôt qu'une donnée incontournable, inévitable, à laquelle nous nous agrippons comme un noyé minuscule dans l’océan de sa confusion intérieure et prêt à s’en venger sur le premier venu ?

Pouvons-nous reconnaître qu’en prenant un peu de distance, nous grandissons en force de présence, en conscience et peut-être même en capacité à exprimer la colère de manière authentique et constructive, au lieu de nous obstiner à jouer à perte le rôle d'un caisson de résonance pour ces énergies anciennes qui obéissent aux exigences de notre ego ?


Et si nous choisissions d’activer les options "présence", "liberté", malgré toute la difficulté que cela peut représenter dans l’instant. Nous pourrions choisir de redevenir partenaire de la Vie, sans ennemi ni intérieur ni extérieur à combattre, d'être l'Être en création que nous sommes essentiellement et qui est lui, bénéficiaire d’énergies si vastes que rien ne lui est impossible.

Une expérience à tenter… encore et encore… jusqu’à nous remplir de gratitude pour cette colère qui nous aide à grandir ;  cette colère, qui de cauchemar ou poison, est alors devenue support parmi d'autres, de notre re-création intérieure.