Le Qi Gong est une pratique co-créative - de l’être intérieur, de notre vie et du monde - dans laquelle l’œil, parce qu’il contribue à créer le monde qu’il perçoit, joue un rôle essentiel.
Comme les expériences des physiciens sur le comportement des particules nous l’ont montré, les objets matériels sur lesquels nous nous concentrons en sont affectés. Leurs travaux les plus récents révèlent même qu’elles vont jusqu’à réagir aux simples intentions des chercheurs !
Une des lois essentielles de l’Univers en création postule que les objets imaginaires que nous visualisons et sur lesquels nous nous concentrons - buts à atteindre, aspirations les plus profondes, rêves secrets, évènements redoutés…- voient leur potentiel de concrétisation augmenter de manière directement proportionnelle à l’intensité, à la profondeur, à la persévérance de notre concentration dans le temps.
Dans la pratique du Qi Gong nous nous concentrons sur les mouvements du Qi, que l’entraînement régulier, sincère, sensible rendent de plus en plus perceptibles à nos sens.
De nombreux débutants pratiquent les yeux fermés car cela les aide à s’intérioriser, à se mettre à l’écoute du ressenti intérieur sans être distraits par l’extérieur.
Mais très vite en Qi Gong, comme dans l’assise Zen ou dans la pratique du Shiatsu d’ailleurs, nos professeurs nous invitent généralement très vivement à nous défaire de cette habitude en fait non souhaitable ; car l’œil participe pleinement avec le reste du corps à développer la sensibilité de notre présence - à soi/à l’autre, aux mondes intérieur et extérieur, visible et invisible.
L’œil bouge, devrait bouger, librement avec le corps et devrait pouvoir être présent et serein quoi qu’il se produise en dedans comme en dehors du corps.
Dans le Qi Gong, l’œil s’entraîne donc évidemment à :
- bouger de manière fluide, continue et détendue
- lâcher-prise et se relaxer
- se connecter de manière ouverte et sensible à l’espace, extérieur/intérieur
Quand il touche en conscience chaque mm3 d’air contenu dans l’espace où le corps évolue, l’œil interagit avec le Qi qui y circule.
Le Qi est réceptif à la qualité de notre présence quand nous pratiquons.
Il réceptionne au passage l’intention consciente présente à ce moment-là.
Il la retransmet aux plus infimes particules présentes dans le vide de l’espace qui nous environne directement et bien au-delà jusqu’aux limites touchées par l’intention de notre Cœur
Et c’est l’histoire bien connue du battement d’ailes de papillon dont les conséquences se manifestent en une cascade d’évènements apparemment sans rapport, jusqu'à l’autre bout du monde - voire de l’univers - Au fait, en passant, l'Univers a-t-il un bout ?
Ainsi, à chaque nouvel entraînement,
cette approche visuelle consciente et sensible, que j'ai qualifiée de « quadridimensionnelle »,
cette approche visuelle consciente et sensible, que j'ai qualifiée de « quadridimensionnelle »,
contribue à co-créer et re-créer la réalité du monde, aussi bien intérieur qu’environnant, lorsqu’elle est couplée à l’intention consciente émise par le Cœur et qu’elle est captée par le Qi environnant pendant notre pratique.
L’entraînement de Qi Gong nous apprend à utiliser le regard "quadridimensionnel" jusque dans les moments les plus ordinaires du quotidien, lors d’un voyage dans les transports en commun ou de l’attente au guichet de la banque, par exemple.
Le regard « quadridimensionnel » se pose en conscience dans l’espace « vide », nous en donne un ressenti très précis et nous ancre dans ce « vide » avec une grande force. Conjointement, il nous procure une distance confortable dans la prise de contact avec les personnes présentes.
Le regard « tridimensionnel » consiste pour moi à englober dans le champ de vision la totalité de l’espace environnant, d’une manière un peu plus vague, comme pour tout en (perce)-voir, sans rien regarder de particulier, ni les objets, ni le « vide » les enveloppant.
Il nous permet de flotter plus à l’aise dans un environnement où l’espace individuel se trouve légèrement réduit et où la profondeur de champ est raccourcie. Mais en même temps, faute d’ancrage dans le « vide » il donne une impression de flou, de flottement, d’absence de précision dans la façon d’occuper l’espace ; notre position dans l’espace peut être perçue comme peu connectée, ou comme manquant d’interactivité avec l’espace « vide » comme avec les « objets » co-présents.
Le regard « bidimensionnel » quant à lui consiste à regarder précisément quelque chose, objet ou personne, en laissant l’espace environnant passer en arrière-plan dans un flou imprécis. Il est utile et nécessaire quand le besoin de précision s’impose bien sûr, pour établir le contact par exemple. Mais dans un espace resserré et assez occupé, comme un wagon de métro par exemple, ce type de regard, direct et focalisé, peut-être perçu comme intrusif par une personne inconnue de nous.
En pratique, qu'il soit tourné vers l’intérieur ou vers l’extérieur, le regard « quadridimensionnel » est mon favori pour ce qu'il procure :
- la dynamique interactive et créative avec l’espace et le principe de vie qui y est à l'oeuvre
- l’ancrage spatial
- la finesse de sensibilité : position et dynamique dans l’espace, échanges énergétiques entre l’intérieur et l’extérieur.